Féminicides conjugaux
[Extrait] « Elle avait déposé plus de dix plaintes »
Sur scène, Sandrine Bouchait, présidente de l’Union nationale des familles de féminicides, témoigne du manque de retrait des armes à feu, malgré des plaintes.
En France, un tiers des victimes de féminicide conjugal sont tuées par armes à feu. Fanny Marlier et Laurène Daycard ont enquêté sur l’utilisation et la provenance de ces armes. Leur investigation, d’abord publiée dans La chronique, le magazine des droits humains d’Amnesty International, s’est prolongée sur scène à Mediavivant, le 6 février.
Parmi les témoins invités sur scène, les journalistes interviewent Sandrine Bouchait, la présidente de l’Union nationale des familles de féminicides (UNFF), porte-voix des familles. Cette dernière regrette que les armes ne soient pas suffisamment retirées après une première plainte.
Voir aussi : « On avait très peur de cette carabine »
“Le 20 décembre 2024, Samira a été assassinée par son conjoint alors qu’elle avait déposé plus de 10 plaintes en disant qu’il avait des armes à feu, raconte-t-elle. Bien évidemment, il y a eu une saisine des armes, mais pas de toutes les armes. Il y en avait qui n’avaient pas été saisies. Et il l’a tuée avec ça”.
Une arme à la maison
Selon l’association, plus de 50% des féminicides chaque année ont lieu sans qu’il y ait de violence physique antérieure.
Dans leur base de données, les journalistes constatent que près d’un tiers des féminicides par armes à feu, commis entre 2018 et 2022, sont le fait de chasseurs.
« Le fait d’avoir une arme à la maison ça facilite le passage à l’acte », explique Sandrine Bouchait.
Parmi leurs revendications, l’UNFF souhaite par exemple qu’il y ait une expertise psychologique au moment de l’obtention initiale du permis de chasse, et la consultation du casier judiciaire lors de son renouvellement.
Voir l’enquête en intégralité ici.
Une enquête de Fanny Marlier et Laurène Daycard