Trafic de drogue
Partie 1 : Des familles déchirées par la perte
31 morts par balle depuis le début de l’année dans les Bouches-du-Rhône à l’heure où nous écrivons ces lignes. Autant de familles endeuillées. Elles affrontent le mépris, les récupérations et attendent que justice soit faite.
«Encore un Suédois, un de moins», Laetitia Linon se remémore sur scène les messages qu’elle voyait passer sur les réseaux sociaux à la mort de son neveu Rayanne. Rayanne avait seulement 14 ans quand il a été tué à la cité des Marronniers à Marseille, le 18 août 2021. Atika Saïb, elle, se souvient en détails de la soirée du 18 octobre 2020 quand elle apprend par la presse l’assassinat de sa nièce, Sarah, 19 ans, dans le quartier de la Belle-de-Mai. Deux tirs sur des points de deal, deux victimes sans casier judiciaire, deux familles à jamais dans le deuil, qui doivent faire face aux regards des autres et attendent des réponses.
Lors de cette enquête sur scène, les deux tantes racontent ce que vivent de nombreuses familles fracassées par les guerres entre les bandes du narcobantisme. Elles redonnent une identité aux disparus, qui ne sont plus de simples prénoms mentionnés dans un article de faits-divers.
Ce sont ces doigts accusateurs, cette stigmatisation qu’elles dénoncent. Jusqu’au sommet de l’État, jusqu’au président de la République lui-même, on les désigne non pas comme des victimes, mais bel et bien comme des coupables.
Elles considèrent être oubliées par la justice, l’État. C’est à découvrir lors de la seconde partie « Des institutions impuissantes face à l’isolement »