Trafic de drogue
La Belle-de-Mai, à Marseille, scène atypique du trafic
Théâtre de luttes entre les trafiquants, le quartier est tout proche de l’hyper-centre de la ville.
La guerre entre les bandes du narcobanditisme n’est pas réservée aux périphéries de la ville. Pas ou peu de blocs d’immeubles à la Belle-de-Mai, nous sommes à moins de deux kilomètres du Vieux-Port, à côté de la gare Saint-Charles. Pourtant, cette année, le quartier est le théâtre de luttes entre bandes rivales.
De la mi-septembre à la mi-octobre, cinq personnes ont été tuées. Deux points de deal, pourtant les plus rentables de la ville, y sont disputés : le Moulin-de-Mai, ancienne et imposante friche industrielle sur laquelle débouche deux impasses et la résidence le Gyptis, à un pâté de maison de là.
Côté pile, le quartier qui accueillait l’ancienne manufacture des tabacs est rongé par la misère. La majorité des habitants du 3e arrondissement vit sous le seuil de pauvreté. Pour assombrir le tableau, son nom est souvent accolé à un grand nom du banditisme marseillais: Francis Vanverberghe dit «le Belge» (1946-2000). Il y a grandi et était à la tête de la bande «de la Belle-de-Mai».
Côté face, c’est un des poumons culturels de la ville. C’est ici qu’est ancré les 45 000 m² de la Friche la Belle de Mai et ses 5 salles de spectacles, ses 450 000 visiteurs par an. En face, le Pôle média fait vivre le cinéma. C’est dans ces studios qu’était tournée la célèbre série «Plus belle la vie».