Santé
Des médecins indispensables mais expulsés
L’enquête sur scène « Ces médecins méditerranéens à la rescousse des hôpitaux français » révèle l’absurdité d’un système administratif qui expulse des médecins essentiels. Extrait.
Au quotidien, certains hôpitaux indiquent compter jusqu’à 20%, parfois 40% de médecins étrangers dans leurs services, en France. Mais la complexité administrative les maintient dans une situation précaire. Jusqu’à être expulsé brutalement parfois, après des années de bons et loyaux services. Leur situation est dénoncée par la profession et connue au plus haut sommet de l’État.
Transcription de l’extrait
A la fin de l’année 2023, c’est la crise totale. Certains médecins sont perdus. Ils vont même lancer des SOS sur les réseaux sociaux en demandant comment s’en sortir.
Et la conséquence de tout ça, c’est que, faute de pouvoir justifier de leur activité, il y a des médecins qui vont recevoir des obligations de quitter le territoire français (OQTF).
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C’est ce qu’il s’est passé, début juin, pour un psychiatre installé à Millau le Gard. Il a reçu son OQTF et finalement, il a été expulsé. Pour Kahina Hireche, médecin et représentante de SOS Padhues, la situation des médecins étrangers en ce moment est complètement catastrophique.
Kahina Hireche nous explique : « La situation administrative des médecins étrangers en France n’a jamais été aussi chaotique que depuis deux-trois ans. Parce que les médecins étrangers en France ont vu passer plusieurs décrets, plusieurs réformes de statuts, de rémunérations, de grilles, qui ont fait que leur précarité s’est vu décuplée ».
Pourtant, en début d’année, le président Emmanuel Macron avait annoncé qu’il s’emparait de la question et qu’il allait y avoir des régularisations massives, dans cet extrait vidéo.
Pour le président Emmanuel Macron, il faut assumer « de régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins et que nous laissons dans une précarité administrative qui est complètement inefficace ».
Quand on entend cette déclaration, on pense que la crise est passée, mais dans le décret qui est publié, il n’est pas du tout question de régularisations.
Ce que les autorités françaises proposent alors aux médecins étrangers, c’est une autorisation temporaire d’exercice d’une durée d’un an, à condition qu’ils se présentent de nouveau aux examens de validation des compétences à la fin de cette année. C’est donc un prolongement de la précarité.
Une enquête de Leïla Beratto et Coline Charbonnier
Voir l’enquête sur scène : « Ces médecins méditerranéens à la rescousse des hôpitaux français ».