Environnement
[Extrait] : La pollution des jets privés d’Axa, TotalEnergies et de la famille Pinault.
Dans l’enquête « Face au privilège des jets », les journalistes ont calculé l’empreinte carbone de grandes compagnies françaises.
Quatre siècles d’empreinte carbone d’un Français moyen, c’est l’équivalent de la pollution générée en un an par chaque jet privé d’Axa, de TotalEnergies ou de la famille Pinault.
Pour l’enquête « Face au privilège des jets », les journalistes Daphné Gastaldi et Mathieu Martinière ont enquêté sur les vols en jets privés de grandes compagnies ou dirigeant.e.s, avec l’aide du collectif d’investigation en open source Mémoire Vive.
Sur scène, Mathieu Martinière explique comment il a retrouvé l’avion de la famille Pinault, qui est la 7ème fortune de France, à la tête du groupe de luxe Kering qui possède les marques Gucci ou Balenciaga. Mais aussi les avions de Total ou du PDG du Football Club de Nantes.
Voir aussi : Le jet privé de Rodolphe Saadé et la CMA CGM.
Il a fallu calculer leur empreinte carbone. Les trois premiers jets, ceux d’Axa, de TotalEnergies et de la famille Pinault ont consommé chacun l’équivalent de quatre siècles d’empreinte carbone d’un Français moyen en un an, selon leur enquête parue chez notre partenaire Mediapart.

Pourquoi dit-on « équivalent CO2 » ou « CO2e » ?
Cela permet d’inclure l’empreinte carbone réelle d’un avion, avec ses traînées de condensation, les fameuses « traînées blanches » dans le ciel. Ce calcul est recommandé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, l’Ademe. Ce calcul double le résultat de l’empreinte carbone.
Pour compliquer la tâche, il faut aussi savoir si les jets utilisent du SAF, un biocarburant d’aviation vendu comme « durable ». Contacté, le groupe Total a répondu utiliser ce carburant pour ses avions.
Le lobby de l’aviation d’affaires veut se montre plus « vert », avec ce carburant. « L’aviation d’affaires reste à la pointe de l’innovation, montrant l’exemple en adoptant des carburants d’aviation durables » selon le lobby Ebaa.
Pourtant, ce carburant n’est pas encore suffisant pour diminuer l’ensemble des émissions. Le trafic doit être réduit et régulé quelque soit le carburant, selon les experts du secteur. La preuve : malgré la diminution de son empreinte carbone avec ce SAF, Total reste deuxième dans le classement de cette liste d’avions les plus pollueurs.
Une enquête de Mathieu Martinière et Daphné Gastaldi, avec le soutien de Journalismfund Europe.
Retrouvez l’enquête en intégralité ici : « Face au privilège des jets »