Trafic de drogue
Partie 2 : Des institutions impuissantes face à l’isolement
Le deuil passé, les familles qui ont perdu un proche lors d’un meurtre se retrouvent seules. Les liens sociaux sont rompus. Les réponses de la justice se font attendre et le soutien institutionnel est jugé insuffisant par les proches des victimes.
Nora Sbaï a perdu son fils et puis tout le reste: son emploi, son autre fils, qui a dû fuir, et même son logement. Elle a dû déménager. Face aux menaces, elle ne pouvait rester dans son quartier et vit aujourd’hui dans le petit appartement de sa fille. «On a tout perdu», dit-elle. Nora cherche toujours de l’aide. À la suite du meurtre, elle explique qu’elle ne savait pas à «qui s’adresser», alors que ces deux cadets, des jumeaux, sont traumatisés. Sur scène, Nora avoue qu’elle ne fait plus «confiance en personne».
Elle et sa famille sont mises au ban de la société et s’enfoncent dans la marginalisation. Cette partie 2 de l’enquête sur scène explore les aides qui sont proposées aux proches des victimes sur Marseille. L’ Association d’aide aux victimes d’actes de délinquance (AVAD) apporte un soutien personnalisé. Il peut être juridique, psychologique. Parmi ses outils: le Dispositif d’intervention et de soutien aux personnes affectées par des actions violentes (DISPAV).
Les familles attendent aussi des réponses de la justice. Les affaires de narcobanditisme peuvent prendre plusieurs années avant d’être élucidées. Seule la moitié l’ont été ces dix dernières années dans les Bouches-du-Rhône selon la police judiciaire. Un chiffre pourtant supérieur à la moyenne nationale (35%). Or les proches des victimes peuvent croiser, côtoyer celui ou celle qu’elles présument être le coupable. Elles jugent ces aides insuffisantes.
D’autres voies sont à explorer. C’est à découvrir dans la prochaine partie: «La recherche de la justice sociale.»