Proche-Orient
[Extrait] Les tirs rythment la vie des habitants de Jénine
Dans cet extrait, Alice Froussard raconte les raids israéliens dans le camp de Jénine, en Cisjordanie.
Depuis 2019, la journaliste Alice Froussard est correspondante dans les Territoires palestiniens occupés. Pour son enquête « Little Gaza, dans les camps de réfugiés en Cisjordanie » diffusée le 3 avril, elle raconte le quotidien de la guerre menée par Israël depuis l’attaque et la prise d’otages perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023.
Le 7 octobre 2023, le Hamas a lancé une attaque sans précédent contre Israël : 1 200 Israéliens ont été tués dans les kibboutz autour de Gaza, 251 personnes ont été retenues en otages. 147 d’entre eux ont été libérés, certains sont morts, d’autres attendent encore leur retour.
Depuis, Israël se livre à une guerre impitoyable contre la bande de Gaza : depuis dix-huit mois, au moins 61 709 Gazaouis ont été tués. Un chiffre qui ne tient pas compte des milliers de corps encore ensevelis sous les décombres, ni des victimes qui ont succombé aux maladies, aux conditions de survie épouvantables, au manque d’accès aux soins, à l’eau potable, à de la nourriture ou à une source de chaleur.
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Dans l’extrait de son enquête sur scène, la journaliste fait entendre la violence de ce quotidien, plus particulièrement dans le camp de Jénine, au nord de la Cisjordanie. Cette zone est sous contrôle de l’Autorité palestinienne mais a été vidée de ses habitants début 2025 suite aux opérations de l’armée israélienne.
Sur scène, Alice Froussard fait entendre les tirs qui rythment la vie des habitants lors des raids de l’armée.
Elle se rendait régulièrement à Jénine pour interviewer Najet, une ancienne enseignante, qui s’occupe du centre pour les femmes dans le camp de réfugiés de Jénine. En sa compagnie, toutes les portes s’ouvrent sur le terrain.
Une de ses voisines, Amira, 32 ans, témoigne de la guerre au quotidien. « Je n’en pouvais plus, les enfants avaient peur en permanence, raconte-t-elle au micro d’Alice Froussard. Si on devait aller à l’hôpital, au cas où il se passait quoi que ce soit pendant un raid, on savait bien que ce n’était pas possible de sortir ».
A plusieurs reprises cette année passée, l’armée a réquisitionné son appartement pour en faire un centre de détention de fortune, lors de leurs incursions en Cisjordanie.
Une enquête d’Alice Froussard