Partie 3 : La disparition de La Poste
Partie 3 : Des îlots de résistance à la privatisation
Ne dites plus «usagers» mais «clients». La Poste poursuit sa mue libérale. Comme d’autres grandes entreprises publiques, les activités d’intérêt général se dégradent. Une logique pourtant à «rebours» selon les défenseurs des services publics.
«On se transforme. On était des conseillers financiers, (aujourd’hui) on est des vendeurs», explique Magali Tardieu (CGT) qui travaille pour La Banque Postale. Sur scène, elle raconte les objectifs à atteindre. Elle est suivie «à la culotte», à la vente. Le conseil passe au second plan. «Le client qui rentre dans le bureau doit sortir avec un produit vendu», dit-elle tout en butant sur ce terme «client», «nous on continue à vouloir les appeler les usagers».
Comme pour les facteurs, les emplois dans les bureaux de poste après des départs à la retraite ne sont pas remplacés par des titulaires. Ce sont les intérimaires qui prennent le relais. Et le même mot revient à plusieurs reprises pour décrire une mise à disposition d’un service public de qualité. C’est «compliqué».
Face à cette logique, certains acteurs proposent un autre choix de société. Prune Helfter-Noah, porte-parole du collectif Nos services publics défend une autre voie. «On est dans une société qui évolue avec de nouveaux besoins et donc le champ des services publics devrait s’étendre avec une service public de l’alimentation, (…) du logement, (…) de l’écologie. Le but du service public est de mettre chacune et chacun à égalité», défend-elle. La Poste est un exemple parmi d’autres. Des hôpitaux à la SNCF, l’objectif est le même «faire marché de tout», comme le souligne la journaliste Annabelle Perrin.