Côte d'Azur

Intégrale : Sous le soleil, des cités

Non loin de la plage, du tourisme de luxe, vit une population confrontée à une violence sociale extrême. Une face A et une face B de la French Riviera. L’enquête sur scène de Daphné Gastaldi est à retrouver en vidéo.

Publié le 27 Mai 2024

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Dernière mise à jour le  29 Mai 2024  à  16h14.

« Côte d’Azur », ces quelques mots évoquent les plages privées, le festival de Cannes, les palaces. L’enquête sur scène « Sous le soleil, les cités » ne s’y attarde pas. Le 23 mai, à La Fabulerie (Marseille), Daphné Gastaldi a exploré et raconté l’envers du décors face au public. 

Cette enquête, à retrouver sur notre chaîne Youtube, et donne chair à ceux qui vivent dans les 14 quartiers prioritaires de la ville et sont invisibilisés. 

Partie 1 : La face B de la French Riviera

«Moi, je savais même pas quand j’étais jeune que je pouvais mettre un pied à Cannes », explique Manuel, jeune habitant du quartier de l’Ariane à Nice. Avec ses mots, il décrit la fracture sociale qui nourrit, aussi, l’extrême-droite comme l’explique l’historien Yvan Gastaut.  Les 70 000 personnes  vivant dans des quartiers prioritaires dans les Alpes maritimes sont invisibilisées.

Partie 2 : Le combat pour « sortir des quartiers »

Alors que des politiques sont dans une surenchère sécuritaire à l’image du député Éric Ciotti (Les Républicains) qui rêve de  « verrouiller les quartiers jour et nuit par les forces de l’ordre », des associations et des enseignants se mobilisent pour sortir les habitants de ce qui ressemble à des ghettos. Jean-Louis Chaline, chef de service de la prévention spécialisée au sein de L’ association Agir pour le lien social et la citoyenneté (ALC) s’occupe des « invisibles », « un bien vilain mot pour parler des jeunes qui sont dans rien ». Pour lui, « l’objectif c’est de les réinscrire dans une dynamique ».

Cécile Scotto, éducatrice spécialisée de l’ALC, se démène pour trouver des portes de sorties aux jeunes endettés faute d’avoir pu régler leurs tickets de transports en commun. 

À Cannes, depuis le quartier populaire de La Bocca, Laïd Bouzetit, à la tête du syndicat d’initiative et de défense des habitants, réclame plus de police, plus d’éducateurs de rue, et milite pour un renouveau des commerces. La mairie de la ville défend sa politique : « Aujourd’hui, c’est trente millions d’euros qui sont fléchés sur la Frayère [Un quartier prioritaire de Cannes, ndlr]», explique Thierry Migoule, directeur de cabinet du maire de Cannes David Lisnard.

Partie 3 : Des taux de pauvreté record

« La ville de Nice doit payer près de 7 millions d’euros cette année, car le nombre de logements sociaux est encore loin du pourcentage exigé par la loi », raconte sur scène la journaliste Daphné Gastaldi. À ce manque de logements s’ajoute l’habitat indigne comme l’explique Francis Vernède, directeur de la fondation Abbé Pierre en PACA, interviewé sur scène. 

A 30 kilomètres de là, à Vallauris l’assistante sociale Chrystèle Poëns et Zahra Ait-si-Bella, responsable d’activité aux Apprentis d’Auteuil, décrivent la frontière invisible et hermétique entre les quartiers populaires et les zones touristiques.

Même constat à Grasse, la ville des parfums, plus au nord dans les terres. Pour Farouk Mahnane du service de prévention spécialisée Passaj, de l’association Montjoie : «Ce qui est invisibilisé, ce qu’on ne veut pas voir : des tas de jeunes qui se refusent de rentrer dans le système D et dans l’argent facile ».


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