Trafic de drogue
Partie 3 : La recherche de justice sociale
Ni les procès, ni les soutiens venant de certaines associations ne soulagent la peine des proches de victimes d’assassinats. Dans cette partie, des pistes de solutions sont esquissées. Elles apparaissent comme une évidence: plus de social, plus de dialogue.
Dans le meilleur des cas, il a fallu attendre des années pour que les parents des victimes assistent à la condamnation de celui ou celle qui leur a enlevé leur proche. Et pourtant l’errance se poursuit. « On en demande trop à la justice », affirme professeure et chercheuse à l’École de travail social et de criminologie de l’université Laval, Catherine Rossi. Elle travaille notamment sur la justice «restaurative» (ou «réparatrice»). Quel que soit l’issue du procès, condamnation ou acquittement, elle met les proches dans l’embarras.
Une solution est avancée comme une évidence par la spécialiste: le besoin de justice sociale. Ce sont dans les quartiers populaires, marginalisés qu’ont été tués Rayanne, Sarah et le fils de Nora que nous avons entendue dans la première partie. Les familles endeuillées n’ont pas toujours les outils pour toquer à la bonne porte et se retrouver dans le dédale administratif et judiciaire. Comme le rappelle Karima Meziene, avocate au barreau de Marseille, se constituer parties civiles est aussi un coût malgré les avocats commis d’office.
Les solutions viennent aussi des proches des victimes elles-mêmes. Le collectif «famille» de l’association Alehan s’emploie à construire un projet de loi pour élargir le droit à l’information. Ce collectif souhaite, par exemple, qu’un représentant des familles soit reçu par un magistrat instructeur une à deux fois par an.
Ces associations alertent les autorités, font pression pour que les dossiers avancent en justice et surtout permettent aux proches de se retrouver entre eux, sans craintes de jugements. Elles échappent pour quelques instants aux doigts accusateurs.