Liberté
Intégrale : Les Jeux olympiques sous haute surveillance
Les Jeux olympiques sont une occasion en or pour les entreprises de vidéosurveillance augmentée. Même si l’efficacité de ces outils reste à prouver. Une enquête sur scène de Clément Pouré.
Depuis des années, les industriels de la surveillance préparent les Jeux Olympiques de l’été 2024. Quel résultat pour ce lobbying, initié dès l’obtention de l’événement en 2015 ? On assiste à une explosion des dispositifs de surveillance en France.
Le journaliste Clément Pouré analyse le développement de la VSA, pour « Vidéosurveillance par algorithme » ou « vidéosurveillance automatisée », c’est-à-dire des caméras augmentées utilisant des algorithmes de surveillance.
Cette enquête est à retrouver sur notre chaîne YouTube. [ Pensez à activer la cloche pour vous tenir informé·e ]
La pandémie de Covid-19 a offert une occasion unique pour les fabricants de technologies de surveillance qui peuvent vendre et mettre en avant leurs solutions. Clément Pouré et Clément Le Foll commencent alors leur enquête sur les drones dans l’espace public pour Mediapart, et sur le business de la vidéosurveillance. Alors que la pandémie bat son plein, les acteurs du secteur n’ont qu’une seule chose en tête : les Jeux olympiques de Paris 2024.
Un lobbying intensif
Parmi les acteurs incontournables du secteur, le GICAT, fondé en 1978, regroupe 390 entreprises françaises du secteur de l’armement et de la sécurité, des géants comme Thales, Idemia ou Atos mais aussi des petites et moyennes entreprises partout en France.
En 2020, sur 14 actions de lobbying déclarées par le GICAT à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), six sont consacrées aux Jeux Olympiques.
Des expérimentations dans l’espace public
Sur scène, Eda, membre de la Quadrature du net et du projet Technopolice, explique cette évolution. « Vous avez tous vu qu’on a réussi à légaliser dans le cadre des Jeux olympiques de Paris la vidéosurveillance augmentée », commence-t-elle.
« C’est un cadre d’expérimentation qui était déjà en place. On avait déjà depuis 2020 un procès contre la ville de Marseille qui expérimente la VSA de façon illégale. On a un procès en cours contre la petite ville de Moirans, qui expérimente également la VSA, et on a un tas d’autres dispositifs d’expérimentation en ce moment comme à la SNCF qui expérimente en gare Saint-Charles », rajoute-t-elle.
A Marseille, qui accueille les épreuves de voile et de football pour les JO Paris 2024, le nombre de caméras a augmenté depuis des années, selon Fabien Perez, conseiller municipal EELV. On a une « explosion en 2013 avec Marseille », alors capitale européenne de la culture. « En 2013, on est à plus de 200 caméras. De 2013 à 2020, on est à 1 558 caméras », détaille-t-il, interviewé sur scène par Clément Pouré.
Pourtant l’efficacité de ces caméras n’a pas été prouvée…
La suite de l’enquête est découvrir aussi sur Youtube.