Le miracle des Minots
Gaston Defferre, « le maire de l’OM »
Le club est devenu un enjeu politique, au point où le maire Gaston Defferre s’immisce dans les affaires du club.
«Regarde, c’est le maire de l’OM !». L’histoire dit qu’un enfant aurait ainsi appelé Gaston Defferre, lors d’un bain de foule. La formule plaît à l’édile et sera propagée à Marseille. Cette phrase démontre le niveau atteint de symbiose entre le club et la ville.
Pourtant, Gaston Defferre est loin d’être un passionné de football. C’est Marcel Leclerc, président de l’OM de 1965 à 1972, qui va lui faire comprendre l’intérêt d’associer les affaires du club de foot à celles de sa ville. Leclerc a besoin des subventions de la ville, Gaston Defferre, des retombées positives liées aux victoires sportives.
Gaston Defferre est naturellement associé aux multiples victoires de l’OM: les Championnat de 1971 et 1972 et la Coupe de France en 1969 et en 1972.
Malheureusement, les belles années ne vont pas durer. Une fois Marcel Leclerc parti (en juillet 1972), l’OM a du mal à maintenir son statut, malgré une coupe de France gagnée en 1976 et «l’achat» de nombreuses stars comme Salif Keita, Paulo Cesar, Jairzinho ou Héctor Yazalde. Gaston Defferre s’immisce de plus en plus dans la gestion du club pour tenter de rectifier les choses. La crise financière dans laquelle est plongée l’OM renforce sa dépendance aux subventions.
Plus rien ne peut se décider sans l’aval du maire. C’est lui qui va par exemple être en première ligne des négociations avec Jean Sadoul, président de la Ligue Nationale de Football, lors de la liquidation judiciaire en 1981. Jusqu’au bout de ses mandats, il usera de son influence pour orienter le destin de l’OM.
Devenu ministre de l’intérieur puis ministre d’État chargé du Plan et de l’Aménagement du territoire sous Mitterrand, il recevra Bernard Tapie à Paris, en février 1986. Il prépare la passation de pouvoir. Jusqu’au bout, il aura tenu les rênes: Gaston Defferre meurt accidentellement quelques jours après, le 7 mai 1986.