Résistance et mémoire
Indices et fausses pistes
Au début de l’enquête, l’auteur n’avait qu’un simple surnom pour découvrir l’identité de l’inconnu du maquis Bir-Hakeim.
Pour partir à la recherche de l’inconnu des Crottes, prétexte de l’enquête, il n’y avait d’abord qu’un pseudonyme, “Grand-Père“, et un mouchoir brodé retrouvé dans sa poche avec les initiales J.P. Quelques mois plus tard, la découverte des mémoires de Christian de Roquemaurel apporte un nouvel élément. Le lieutenant qui dirigeait le maquis Bir-Hakeim, raconte un combat en Ardèche à l’issue duquel “Grand-Père“ a été mortellement touché. Il ajoute un élément clé, le nom de famille du garçon, Desandre, et une fausse piste : il parle du héros comme d’un «jeune Normand», ce qui conduira l’enquêteur à fouiller pendant des semaines les registres d’état-civil de Seine-Maritime.
La lecture d’un discours prononcé à la fin de la guerre apporte ensuite un élément décisif : le jeune héros, disparu en tirant pour sauver ses camarades, est de nouveau évoqué, mais cette fois-ci l’auteur du discours l’appelle Julien, ce sera une nouvelle fausse piste, mais il situe ses origines familiales à Levallois-Perret à côté de Paris. Les contacts avec les services de l’état-civil de la ville ne donnent rien, parce que les fonctionnaires ont recherché un «Julien Desandre». Idem dans les dossiers d’anciens résistants homologués FFI.
C’est finalement un message laissé en désespoir de cause sur un forum de généalogie qui amènera la clé. Une jeune femme, touchée par l’histoire de ce jeune homme inconnu, se plonge dans des recherches, et finit par dénicher un René Auguste Desandre né en 1923 non à Levallois (où vivait en revanche sa famille) mais dans le Ve arrondissement à Paris. Le Service historique de Vincennes conservait effectivement les dossiers d’un René et d’un René Auguste Desandre. Tous deux renvoient en réalité au même homme : l’inconnu qui reposait au cimetière de Labastide-de-Virac.