Résistance et mémoire
Partie 3 : Les réactions face à une mémoire en mouvement
L’ouvrage “Les Imprudents” est publié mais l’histoire se poursuit. L’enquête provoque des réactions, de nouvelles portes s’ouvrent, la mémoire est réinterrogée.
Il y a d’abord ces histoires personnelles, familiales, que le livre d’Olivier Bertrand fait ressurgir. Le lecteur souhaite les partager avec le journaliste. Puis l’enquête s’enrichit. De nouvelles informations nourrissent la mémoire des événements et de nouveaux personnages prennent corps.
Carmen Mateo par exemple, décrite comme simple serveuse dans “Les Imprudents”. Le président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) apprend au journaliste qu’elle était aussi une résistante.
Un récit aux informations vérifiées, recoupées va aussi bousculer certaines certitudes, provoquer la critique voire la réprobation. Ce professeur d’histoire arc-bouté sur une mémoire figée de la résistance, tente d’interdire la venue du journaliste et de l’ancien résistant Jean Brusson dans un lycée et une société savante de Mende. La raison: le titre même du livre. «Nier l’imprudence de Bir-Hakeim, c’est comme nier l’engagement de ces jeunes gens, qui avaient l’imprudence de la jeunesse» rétorque Olivier Bertrand.
Le journaliste assume être «un passeur, d’une mémoire collective, qui doit toujours être réinterrogée.»