Justice

Replay : Les impasses de l’incarcération à la française

Découvrez la nouvelle enquête sur scène « Les impasses de l’incarcération à la française ». Alors que le nouveau gouvernement mise sur la fermeté pour sa politique carcérale, le journaliste Marius Rivière interroge le système de suroccupation des prisons en France.

Publié le 21 Nov 2024

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Dernière mise à jour le  22 Nov 2024  à  15h51.

La France comptait 79000 détenus pour 62000 places disponibles au 1er septembre 2024. Elles sont sur-occupées à 127%. Les conditions de détentions sont déplorables. « A Tarbes y’a des prisonniers qui préfèrent dormir à 2 sur le lit qui est très peu large, tête bêche pour ne pas être en contact avec les cafards par terre« , témoigne lors de l’enquête sur scène du 14 novembre, Dominique Simonnot, Contrôleuse Générale des lieux de privation de liberté.

En juillet 2023, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour “traitements inhumains et dégradants”. La solution proposée par le gouvernement est simplement de « construire des places de prisons«  comme l’a énoncé le 1er ministre, Michel Barnier, lors de sa déclaration de politique générale, le 1er octobre dernier. Mais augmenter le nombre de cellules peut-il contenir la surpopulation? « Plus on construit, plus on enferme”, note Dominique Simonnot.

Symbole de cette impasse, la prison des Baumettes à Marseille. Malgré la construction de nouveaux bâtiments en 2017 il y a déjà 1000 détenus pour 700 places.

Sur scène, Marius Rivière explique que « depuis les années 90, et encore plus depuis le début des années 2000, le code pénal s’est énormément durci au fil des lois« . C’est ce que l’essayiste Denis Salas appelle le « populisme pénal » dans son essai « La volonté de punir » (Pluriel, 2010). Pour Prune Missoffe, responsable plaidoyer à l’Observatoire international des prisons, le « problème est structurel ». Les cas de récidives sont à imputer aux conditions de détention elles-mêmes. « Comment on peut penser que ce système-là pourrait permettre d’éviter la récidive? On est dans un modèle où on ne pense pas la sortie de prison.« 

L’incarcération coûte 4 milliards d’euros à l’État et n’empêche pas la récidive.

Marius Rivière donne la parole à celles et ceux qui tentent de trouver une alternative à l’incarcération. Le juge d’application des peines, Morgan Donaz-Pernier, œuvre pour que des libérations soient mises en place lorsqu’un seuil d’alerte d’occupation est atteint. Léa Ruiz est animatrice pédagogique chez Graines de Soleil qui propose du maraîchage d’insertion aux détenus en aménagement de peine. Des alternatives à la détention, pour une meilleure réinsertion et moins de surpopulation carcérale.

Une enquête sur scène de Marius Rivière

VOIR NOS AUTRES SUJETS: Revivez notre enquête sur scène « Les Jeux Olympiques sous haute surveillance »


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