« Guet-apens »

Partie 1 : Des crimes invisibles

Pendant des mois, les journalistes de Mediapart ont recensé au moins 300 victimes de guet-apens homophobes ces cinq dernières années. Leurs témoins racontent ces pièges, sur scène, à Mediavivant.

Publié le 21 Juin 2023

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Dernière mise à jour le  21 Juin 2023  à  12h36.

Les guet-apens homophobes ne sont pas des cas isolés ni de simples faits divers.  Derrière chaque piège, les agresseurs ont prémédité leurs actes. Ils prétendent être LGTB+, ciblent des victimes sur des sites de rencontres ou dans des lieux stratégiques pour ensuite les insulter, les agresser, les séquestrer ou voler leurs biens. Parfois jusqu’au viol et au meurtre. Ces attaques, orchestrées, sont animées par un ressort moteur : l’homophobie.

Face aux nombreux cas de « guet-apens », parfois mortels, Sarah Brethes, David Perrotin et Mathieu Magnaudeix, journalistes à Mediapart, ont cherché à comprendre cette mécanique de l’horreur. Quels modes opératoires ont mis en place les agresseurs ? Sur quels sites sévissent-ils? Les journalistes ont épluché la presse, contacté des associations, des policiers, des avocats jusqu’à parler avec des agresseurs condamnés, pour prouver le caractère systémique de ces crimes et délits. Au final, il en ressort un chiffre alarmant: sur ces cinq dernières années, au moins 300 personnes ont été victimes de guet-apens, pour la très grande majorité des hommes gays ou bisexuels.

Parmi eux, Kevin a vécu l’horreur à Drancy en mars 2019. « C’est parce que je suis gay que j’ai été poignardé », témoigne Kevin dans le documentaire « Guet-apens, des crimes invisibles». Les images de l’attaque ont été retrouvées. Dans la salle, le public de Mediavivant se fige face à ce témoignage vidéo. « Toute ma vie, tout ce que j’avais construit jusque-là a été effacé en cinq minutes ». Laissé pour mort, Kevin en réchappe grâce à des voisins. Il décide de fuir la ville pour se réparer. « Je suis devenu un flippé de tout, tout, tout…».

Comme Kevin, Frédéric ou Zak qui témoignent dans la deuxième partie de cette enquête, tous les trois jours une victime est tombée dans un piège homophobe en 2022.

La rédaction

Si vous êtes victime ou témoin d’acte LGBTIphobe, SOS Homophobie a plusieurs dispositifs d’écoute. Dont une ligne téléphonique : 01 48 06 42 41

Ligne d’écoute de Stop Homophobie : 07 71 80 08 71

Contact de l’association Acceptess-T (personnes transgenres) : 01 42 29 23 67


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