Le miracle des Minots
Le centre de formation : sauvetage à répétition de l’OM.
Loin des vedettes, les jeunes du club sont appelés en renfort, mais en dernier recours.
Le centre de formation de l’Olympique de Marseille peut-il être plus qu’une bouée de sauvetage lorsque le club se noie dans ses turpitudes ? «L’OM, c’est un club qui de manière cyclique connaît des crises. Et de manière obligée lors de ces crises, le club s’est tourné vers l’intérieur, vers son centre de formation. Il y a toujours eu des générations pour relever les défis !, explique Roland Gransart. Les Minots bien sûr, mais après l’affaire OM-VA (1994), il y a aussi beaucoup de jeunes marseillais qui sont montés en équipe première et se sont montrés au niveau. »
Mais le reste du temps, c’est beaucoup plus compliqué. Il faut des stars à l’OM. À moins d’être déjà une star chez les jeunes, comme Samir Nasri, Boubacar Kamara ou Maxime Lopez, il est difficile d’envisager une carrière en équipe première à Marseille. Pourtant, depuis dix ans, toutes les directions qui se succèdent à la tête du club assurent leur volonté de s’appuyer sur le centre de formation. Le travail de formation dans le football est un travail de longue haleine, l’instabilité chronique marseillaise rend ce travail difficile.
Depuis l’arrivée en 2016 de Frank McCourt, l’OM a connu deux présidents délégué général avec chacun sa vision de la formation et ses propres directeurs au centre. Chaque nouveau cadre lance son projet de formation, souvent en faisant table rase de ce qui a été fait les années précédentes. Jacques-Henri Eyraud (président de 2016 à 2021) était très fier de la construction de l’OM Campus, complexe de plusieurs terrains destinés aux équipes de jeunes et aux équipes féminines de l’OM. À l’inverse, son successeur Pablo Longoria (président depuis 2021) voulait y mettre un terme, selon les informations de L’Équipe. Plusieurs équipes dans différentes catégories d’âge pourraient également être supprimées d’ici fin juin, alors qu’une cinquantaine de jeunes du centre de formation a récemment été éjectés.
Enfin, il faut souligner la difficulté liée aux standards de performance de l’équipe numéro une de l’Olympique de Marseille. Ces standards, très élevés, et l’énorme pression constante pour obtenir des résultats à court terme n’aident pas à favoriser la promotion de jeunes éléments en interne. Plutôt à s’appuyer sur des éléments expérimentés, recrutés à prix d’or…
À moins d’une crise.
Mourad Aerts