« Guet-apens »
Traquenard dans un jardin public
Pour organiser un guet-apens homophobes, certains agresseurs se rendent directement sur des lieux de rencontres gays pour piéger leur victime.
Les agresseurs passent par des sites de rencontres ou se rendent directement sur des lieux de « cruising », c’est-à-dire des lieux de rencontre et de drague pour les personnes LGBT+, qui peuvent être dans des lieux publics, des parcs ou même des bois. Historiquement, le jardin des Tuileries à Paris est un lieu de rencontres réputé. Dans leur enquête “Guet-apens, des crimes invisibles”, les journalistes de Mediapart évoquent d’autres sites où se déroulent les attaques homophobes voire les tentatives d’homicides: au parc Micaud à Besançon, au parc Matisse près de la gare de Lille-Europe ou même au bord des quais de l’Adour à Tarbes. C’est ce qui est arrivé en août 2019 à Frédéric, victime d’une agression près du musée du Louvre à Paris.
Un homme, prétendant être gay, le séduit et déambule avec lui le long du jardin des Tuileries. « C’est mon jour de chance», pense-t-il même. Jusqu’à ce que l’appât l’attaque brutalement à coups de poing, aidé par un complice qui les suivait quelques mètres en arrière, et le dépouille en plus de son portefeuille. « Quelqu’un qui vient en disant “je me suis fait agresser aux Tuileries”, il n’y a pas besoin d’une formation de six heures pour comprendre qu’il y a fatalement un caractère homophobe ou une volonté d’aller cibler les homos qui draguent aux Tuileries », s’agace Raphaël Gérard, interviewé par Mediapart. Le député Renaissance, macroniste, a alerté le gouvernement sur la recrudescence des guet-apens homophobes.