Inégalités dans la santé

« Il y a une discrimination au niveau scientifique »

Pendant des mois, la journaliste Margaïd Quioc a enquêté sur les maladies féminines moins considérées par la médecine.

Publié le 21 Sep 2023

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Dernière mise à jour le  21 Sep 2023  à  10h26.

La journaliste Margaïd Quioc a enquêté sur les discriminations faites aux femmes dans la médecine. Crédit : Anthony MICALLEF/HAYTHAM-REA
La journaliste Margaïd Quioc a enquêté sur les discriminations faites aux femmes dans la médecine. Crédit : Anthony MICALLEF/HAYTHAM-REA

Avant de monter sur scène pour Mediavivant, Margaïd Quioc raconte les coulisses de son enquête, le terrain qu’elle a dû faire pour comprendre les inégalités de traitement des femmes face aux médecins et le retard de la recherche scientifique sur certaines maladies féminines.

Comment a débuté cette enquête ?

Margaïd Quioc : Je suis partie d’un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes pour trouver des pistes. Parmi les points abordés, il y avait les conséquences du manque de recherches dans la prise en charge des maladies. Il y a l’endométriose par exemple, dont on ne parlait quasiment pas il y a quelques années. Le tabou se lève. Ça me semblait important de faire du terrain. Je suis allée en reportage à la clinique Bouchard pour voir, au quotidien, une consultation spécialisée sur l’endométriose. Dans quelles conditions vivent ces femmes atteintes d’endométriose ? Et les soignants, quels outils ont-ils ou non pour les prendre en charge ? Le plus difficile a été d’en convaincre de venir sur scène…

Quels niveaux de discriminations avez-vous découverts ?

Il y a une discrimination au niveau scientifique. Pourquoi des maladies dites féminines, qui touchent plus de femmes que d’hommes, sont dans l’ensemble moins financées au niveau de la recherche ? Puis, il y a  la place des stéréotypes que peuvent avoir les soignants et soignantes dans la prise en charge de ces femmes. Enfin, la question de la précarité féminine dans la difficulté d’accès aux soins.

Y a-t-il une amélioration dans l’accès aux soins pour les femmes ?
Pour le Haut conseil à l’égalité, le rapport n’a pas eu d’effets concrets. Une des recommandations était notamment que le genre soit mieux étudié en médecine. En France, c’est encore compliqué. Dans plusieurs pays, dont la Suisse, les étudiants en fac de médecine sont sensibilisés  dans leurs pratiques. Aux Pays-Bas, il y a des expérimentations. Pour l’endométriose, il y a un plan du gouvernement français à 20 millions d’euros sur cinq ans pour l’amélioration de la prise en charge, avec un volet pour la recherche sur cette maladie. Mais cela évolue encore très lentement.

Propos recueillis par Daphné Gastaldi


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