1983-2023

L’émergence du mouvement Black Lives Matter

Des années 80 à aujourd’hui, les mouvements anti-racistes américains ont un écho puissant en France. Le racisme et les violences policières sévissent en effet des deux côtés de l’Atlantique, dans un contexte social différent.

Publié le 27 Oct 2023

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Dernière mise à jour le  27 Oct 2023  à  8h04.

Marche de protestation Black Lives Matter jusque devant la Maison Blanche. Washington, 7 juin 2020. Crédit : V. Pickering
Marche de protestation Black Lives Matter jusque devant la Maison Blanche. Washington, 7 juin 2020. Crédit : V. Pickering

En 1983, les initiateurs de la Marche pour l’égalité et contre le racisme étaient influencés par la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis et le discours “I have a dream” de Martin Luther King, prononcé vingt ans plus tôt. Aujourd’hui, ce combat contre les violences racistes et policières se poursuit, avec de nouvelles formes de lutte notamment via les réseaux sociaux, contre les inégalités raciales aux États-Unis, qui résonnent en France. 

Le mouvement Black Lives Matter (BLM), né en 2013 après la mort de Trayvor Martin, 17 ans tué à bout portant par un policier, va se répandre au niveau international grâce à la force de frappe des réseaux  sociaux. La mobilisation va prendre de l’ampleur après chaque nouveau meurtre, comme après l’assassinat de Michael Brown à Ferguson (Missouri), et la répression des manifestations antiracistes. En France, BLM a un écho fort même si le contexte social est différent. À Paris, la mobilisation va être portée entre autre par le Comité Vérité pour Adama Traoré, qui poursuit le même combat depuis la mort d’Adama, tué dans une caserne de gendarmerie dans le Val d’Oise en 2016. 

La même année, une enquête du média britannique The Guardian décompte les meurtres de la police selon les groupes ethniques, aux États-Unis. Selon leurs conclusions, un jeune homme afro-américain avait neuf fois plus de chances d’être tué par la police, en 2015. Le racisme systémique aux États-Unis s’incarne une nouvelle fois brutalement lors du meurtre de George Floyd, mort étouffé sous le genou d’un policier blanc en moins de neuf minutes alors qu’il suppliait « I can’t breathe », c’est-à-dire « Je ne peux plus respirer », le 25 mai 2020. Des révoltes ont éclaté suite à ce meurtre et le mouvement BLM s’étend une nouvelle fois à l’international. Dans un rapport commandé un an après son décès, le ministère de la justice américain conclut que la police de Minneapolis « discrimine de manière illégale les personnes noires et amérindiennes » et font usage de la force de façon excessive, notamment à cause des clés d’étranglement, comme repris dans un article du journal Le Monde

Quelques mois auparavant en France, en janvier 2020, un livreur Cédric Chouviat est mort après une clé d’étranglement et un plaquage au sol lors d’un contrôle routier à Paris, bien qu’il ait supplié lui aussi à plusieurs reprises « J’étouffe ». Sa mère Fatima Chouviat réclame la suspension des policiers depuis ce drame. En 2020, des manifestations rendent hommage à ces victimes des deux côtés de l’Atlantique, partout en France, dans un contexte de dénonciations des violences policières et des «violences d’État».

Daphné Gastaldi


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