Liberté
La vidéosurveillance automatique s’invite dans les espaces privés
Dans les salles de sport ou les magasins de grande distribution, les acteurs privés s’emparent de la vidéosurveillance par algorithme.
Détection de vagabondage. Mouvements de foules. Recherche de personnes. Déployée à titre expérimental jusqu’en 2025 dans l’espace public, la vidéosurveillance algorithmique (VSA) est utilisée, en l’absence de tout cadre légal, par de nombreuses collectivités. Mais ces technologies sont aussi déployées dans les grands magasins ou les salles de sports.
Des magasins sous surveillance
Monoprix, Franprix, Super U Express, Bio c’Bon… Selon la Quadrature du Net, principale association de défense des libertés publiques et numériques en France, plusieurs dizaines de magasins en France utiliseraient déjà de la VSA. L’enjeu : réduire les vols dans les supermarchés grâce à des technologies permettant de détecter les comportements suspects mais aussi d’optimiser les « parcours clients », en analysant en temps réel les modes de déplacements des clients dans l’enceinte d’un magasin.
Des micros dans les salles de sport
Autre exemple d’entreprise, qui utilise ce que la Quadrature du Net qualifie de « technopolice privée » et reprend l’idée de « tous suspects » sur lequel se fonde la surveillance de l’État : Basic-Fit. Le géant low-cost du secteur des salles de sport, deux millions d’adhérents et plus de 800 salles en France, a investi 61 millions d’euros dans la mise en place d’un système de vidéosurveillance algorithmique dans ses salles, relié à un centre contrôle dernier cri. Le dispositif, censé identifier les situations d’urgence comme les chutes ou les personnes immobiles, s’accompagne aussi de capteurs audios qui réagissent en cas de cris ou de bruits signalant un danger. Souriez, vous êtes écoutés.
Clément Pouré