Résistance et mémoire

Un ouvrier parisien

René Auguste Desandre a rejoint le maquis Bir-Hakeim en septembre 1943.

Publié le 29 Mar 2023

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Dernière mise à jour le  21 Juil 2023  à  9h47.

Stèle en hommage aux résistants du maquis Bir-Hakeim. 2007. Crédit : Wikimedia commons
Stèle en hommage aux résistants du maquis Bir-Hakeim. 2007. Crédit : Wikimedia commons

La famille de René Auguste Desandre venait du Piémont, de la région d’Aoste. Le père était taxi, la mère ménagère à Levallois, où ils vivaient. Après un premier fils appelé René mais mort à la naissance, ils ont eu une fille, Odette Ida, puis est arrivé en 1923 René Auguste, naturalisé français en 1931. Le garçon était ouvrier outilleur à Paris, il avait commencé à travailler à 17 ans, et quand il a eu 20 ans il a refusé le Service du travail obligatoire en Allemagne (le STO).

Il est devenu réfractaire, a pris la fuite en avril 1943, s’est retrouvé dans l’Hérault, ouvrier agricole dans une ferme, avant de rejoindre Bir-Hakeim sur le plateau de Douch au-dessus de Lamalou-les-Bains, au début du mois de septembre 1943. Quelques jours avant le premier combat du maquis. Il est ensuite devenu “chef de sixaine“ en décembre 1943, en arrivant dans les Cévennes. Puis sergent-chef le 5 février 1944, trois semaines avant sa mort.

Dans les rapports retrouvés dans son dossier d’homologation FFI, le lieutenant de Roquemaurel, qui le dirigeait, indique que René Auguste Desandre avait participé à «de nombreuses opérations de récupération et de destruction de matériel ennemi» et qu’il faisait preuve «d’un esprit de dévouement et d’abnégation». Roquemaurel raconte les circonstances de sa mort : «Il a refusé de se replier et a continué seul à protéger, malgré ses blessures, le repli de ses hommes» avant d’être «porté disparu à ce combat». Il est mort, conclut le lieutenant, «en laissant à ses camarades l’exemple d’un sacrifice sans limite ».

Le père de René Auguste est mort en 1959, quinze ans après son fils. Il a passé la fin de sa vie à rechercher le corps de son garçon. On lui avait assuré qu’après le combat mortel les Allemands l’avaient emporté. Il n’est donc jamais venu à Labastide-de-Virac, où il aurait trouvé la tombe d’un jeune inconnu, retrouvé à l’endroit où son fils avait été touché(1933).


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