Golfe de Fos

Partie 3 : La quête de transparence

Est-ce que l’on nous cache la vérité? C’est la question légitime que se posent certains habitants du golfe de Fos. Des associations réclament de nouvelles études mais selon la socio-anthropologue Johanna Lees, le temps est venu d’agir.

Publié le 7 Fév 2023

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Dernière mise à jour le  1 Mai 2024  à  15h09.

Les habitants du golfe de Fos ont besoin de réponses concrètes à leurs craintes concernant les rejets des industries sur leur santé, être informés des incidents. Ce n’est pas encore le cas.

En avril 2022, le site d’actualité Maritima fait état d’une fuite d’hydrocarbures sur la plateforme pétrochimique de Lavéra où est installée l’usine Naphtachimie, spécialisée dans la pétrochimie. Les pêcheurs se plaignent d’une boue nauséabonde. «Il a fallu attendre le mois de juillet pour que la préfecture prenne un arrêté interdisant la baignade et la pêche dans la zone (…). Pendant près de trois mois les autorités n’ont rien fait» résume sur scène la journaliste Feriel Alouti. Comme le révèle le site d’enquête Marsactu en novembre, une enquête du parquet de Marseille a été ouverte pour pollution marine.

La socio-anthropologue Johanna Lees, coordinatrice de l’étude Fos Epseal qui démontre, notamment, la surreprésentation de cas de cancer dans le golfe de Fos revient sur scène sur les tentatives de décrédibilisation des recherches effectuées.

Dans ce contexte, difficile de renouer la confiance. Le dispositif Réponses, financé par l’État, les industriels et les collectivités, a pour objectif «d’apporter des réponses et des solutions concrètes aux attentes des populations» et recueille leurs inquiétudes. «Un exercice de transparence», analyse Feriel Alouti «mais qui semble en totale contradiction avec ce qu’il se passe sur le terrain».

Les associations d’habitants cherchent la preuve irréfutable. Ils demandent une vaste étude épidémiologique, ou un registre des cas de cancers. Pour Johanna Lees, les preuves sont pourtant déjà là. «Le risque à demander des études et des études, c’est que l’on va toujours attendre la preuve de la preuve (…) À un moment donné les études ça suffit, il y a des politiques publiques à mettre en œuvre.»


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