Golfe de Fos

Partie 2 : Les bras de fer engagés

La pollution ressentie par les habitants est confirmée par des études scientifiques, qui s’accordent sur sa nocivité pour la santé humaine. Une bataille judiciaire, pour réparer les blessures du passé mais aussi préparer l’avenir, a débuté.

Publié le 2 Jan 2023

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Dernière mise à jour le  20 Juin 2023  à  17h28.

La pollution ressentie par les habitants est confirmée par des études scientifiques, qui s’accordent sur sa nocivité pour la santé humaine. Une bataille judiciaire, pour réparer les blessures du passé mais aussi préparer l’avenir, a débuté.

À partir de 2017, après le choc du rapport Fos-Epseal, d’autres études scientifiques viennent confirmer l’impact de la pollution industrielle sur l’état de santé des habitants du golfe de Fos.

Elles mettent à jour le rôle cancérigène, voire reprotoxiques (qui nuisent au système reproducteur) de certaines molécules émises. La pollution, qui imprègne jusqu’au sang les habitants, contamine aussi ce qu’ils mangent.

La mauvaise qualité de l’air devient une certitude: « il y a eu une prise de conscience de tout le monde », remarque Daniel Moutet, qui lutte depuis vingt ans contre ces pollutions, à la tête de l’Association de Défense et de Protection du Littoral du Golfe de Fos.

Mais l’État peine encore à prendre la mesure du phénomène, souligne le militant, qui raconte avoir révélé que l’entreprise Arcelor Mittal, en déversant à même le sol des «poches d’acier», provoquait d’énormes panaches de poussière, à la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), s’indignant: «eux n’étaient même pas au courant!».

Cette usine, pointée par des rapports gouvernementaux comme le «principal émetteur polluant dans la zone selon les autorités», continue de bénéficier de dérogations malgré ses manquements à la réglementation, punis par des mises en demeure administratives guère dissuasives.

Aujourd’hui, Arcelor comme Kem One ou encore Esso sont la cible de procédures judiciaires engagées par les habitants, qui ont décidé de ne plus subir. L’avocate Julie Andreu accompagne 250 parties civiles, 7 associations et un syndicat dans cette démarche, après une plainte contre X pour «mise en danger délibérée de la vie d’autrui» dont s’est saisie une juge d’instruction spécialisée à Marseille. De quoi faire pression pour obtenir plus d’informations sur les rejets des entreprises à découvrir lors de notre troisième partie: «La quête de transparence.»


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