« Guet-apens »
Partie 2 : Les homosexuels, ciblés pour ce qu’ils sont
Victimes et agresseur témoignent de l’existence de guet-apens homophobes, souvent orchestrés via des sites de rencontres
Déjà dans les années 90, les policiers de la brigade Criminelle, sont inquiets face à un nouveau mode opératoire: de nombreux meurtres d’homosexuels ont lieu suite à des rencontres par Minitel. Ce moyen de communication a laissé place aux sites de rencontres où des agresseurs peuvent se cacher derrière certains profils, comme sur Smax, Grindr ou Coco.
Coco est un tchat très rudimentaire, présentant presque l’aspect d’un blog, et offrant plus d’anonymat qu’une application de rencontres. Contacté par Mediapart, les administrateurs du site Coco n’ont pas répondu. Grindr a rappelé dans un mail type la possibilité de signaler sur la plateforme des comportements à risques ou illégaux, et de s’adresser à la justice.
Parmi les agresseurs qui sévissent sur ces sites, un jeune homme qui demande à être appelé Djibril a accepté de témoigner auprès des journalistes. Le meneur de sa bande a été condamné à trois ans de prison pour avoir organisé au moins cinq guet-apens. Djibril a écopé de deux mois de prison avec sursis pour escroquerie. Il explique en partie les raisons de ce hameçonnage homophobe, dans cette seconde partie de l’enquête sur scène.
En face, les victimes se battent pour faire reconnaître leur agression devant la justice. Sur scène, Zak raconte sa séquestration par deux ex légionnaires à Marseille. Durant 48h, il subit humiliations et violences sexuelles. «Ça me poursuit, je n’oublierai jamais, il n’y a pas une seconde de ma vie où je ne pense pas à l’agression», dit-il six ans après les faits.
Le procès a eu lieu en 2022 et il a fallu du temps pour que la justice considère le caractère homophobe des violences. L’un de ses agresseurs a été condamné à 18 ans de prison. Depuis vingt-ans, la loi prévoit une circonstance aggravante pour alourdir les peines des violences homophobes. Sans que cela soit toujours retenu.
La rédaction
Si vous êtes victime ou témoin d’acte LGBTIphobe, SOS Homophobie a plusieurs dispositifs d’écoute. Dont une ligne téléphonique : 01 48 06 42 41
Ligne d’écoute de Stop Homophobie : 07 71 80 08 71
Contact de l’association Acceptess-T (personnes transgenres) : 01 42 29 23 67