Marseille en manque de salle de shoot
Partie 2 : Un bras de fer politique
L’installation d’une salle de consommation provoque toujours des résistances. Les habitants sont frileux et des personnalités politiques s’y opposent. À Marseille, c’est le temps du débat.
C’est une question de « dignité des personnes », explique sur scène le directeur de l’association ASUD, Stéphane Akoka, à propos de l’ouverture potentielle d’une «salle de shoot». Le travailleur social poursuit : «Quand les gens consomment dans des conditions dégradantes, cela dégrade aussi l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.»
Stéphane Akoka sent «que la mairie [de Marseille, ndlr] est en train de se donner les moyens d’avancer là-dessus.» L’ouverture d’une salle de consommation est effectivement inscrite dans le programme électoral du Printemps marseillais de 2020. La maire éphémère de Marseille et désormais adjointe à la santé Michèle Rubirola s’est exprimée par un enregistrement vidéo le soir de la représentation. Pour elle, il est impératif qu’une salle ouvre en 2023. Elle note «qu’il faut trouver un lieu où les consommateurs sont, donc c’est le centre-ville de Marseille».
La difficulté est là : un lieu de 400m2 en plein centre ville. Qui peut, veut accueillir une salle de consommation ? Michel Coulange, le président de la fédération des Comités d’intérêt de quartier (CIQ) du 1er arrondissement, ces associations qui portent les revendications des habitants, préfère «trouver des m²» pour planter des arbres. La maire du 1/7, Sophie Camard, figure du Printemps marseillais comme Michèle Rubirola, se dit aussi opposée au projet en l’état.
Lever les réticences, convaincre de la nécessité d’un tel lieu : le chemin est encore long avant de voir une «salle de shoot» ouvrir à Marseille. Pourtant, ce type de dispositif a fait ses preuves comme le révèle une enquête scientifique. C’est à découvrir dans la troisième partie de cette enquête, qui sera publiée le 3 mai.
L’équipe de Mediavivant