Marseille en manque de salle de shoot

Partie 3 : Un dispositif qui a fait ses preuves

Pour mesurer l’efficacité des salles de consommation des chercheurs ont enquêté dans différentes villes de France. Les résultats ont montré une réduction des risques infectieux et des délits.

Publié le 3 Mai 2023

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Dernière mise à jour le  20 Juin 2023  à  17h06.

Un parking sombre, des toilettes publiques taggués et un sac à dos contenant du « matos », c’est-à-dire du matériel stérile. Sur le grand écran de La Fabulerie, ces photos prennent une autre dimension. Des toxicomanes ont pris ces clichés, équipés d’appareils photos, pour les besoins d’une mission scientifique. Grâce à ces images, les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont analysé le quotidien des personnes toxicodépendantes, parfois forcées de prendre des drogues dans des caves ou des cages d’escalier. 

Sur scène ce jour-là, Perrine Roux, directrice de recherches à l’Inserm, raconte l’envers de ces photos au public, interviewée par la journaliste Violette Artaud. « Cela montre la contradiction entre des politiques publiques qui donnent accès à du matériel stérile et, à côté de ça, des lieux qui n’existent pas pour injecter dignement », explique-t-elle. Cette enquête préliminaire à l’ouverture d’une salle de shoot a été menée notamment à Marseille, pour comprendre les besoins des toxicomanes, invisibilisés dans nos rues.

En 2021, l’Inserm a publié son rapport scientifique sur le sujet (voir encadré).  L’enquête a duré cinq ans. Ils ont suivi des centaines de personnes toxicodépendantes à Paris et Strasbourg qui disposent de salle de consommation à moindres risques, et dans d’autres villes sans salle de shoot. « Ces données ont permis de montrer (…) une réduction des pratiques à risques de transmission du VIH et de l’hépatite C  mais également une réduction des abcès, une réduction des overdoses et des passages aux urgences », détaille Perrine Roux. «C’est plus qu’un lieu où les personnes injectent.  C’est un lieu plus propre, avec du matériel stérile et avec un accès aux soins », poursuit-elle.

En France, seules les villes de Paris et Strasbourg ont une salle de shoot. Encore au stade expérimental.

Retrouvez l’enquête sur scène dans son intégralité le mercredi 10 mai.


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