Politique

La menace de l’extrême droite

Dans une semaine, le Rassemblement national (ex-FN) peut être majoritaire à l’Assemblée nationale. Un bouleversement qui met en péril nos libertés.

Publié le 1 Juil 2024

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Dernière mise à jour le  1 Juil 2024  à  10h09.

L'Assemblée nationale après l'annonce de la dissolution le 9 juin 2024. Crédit : Assemblée nationale
L'Assemblée nationale après l'annonce de la dissolution le 9 juin 2024. Crédit : Assemblée nationale

Sur les écrans de télévision, les premières estimations dessinent une France bleue Marine. Un Rassemblement national (RN) majoritaire à l’Assemblée nationale est pour la première fois un risque majeur. Sans connaître les résultats définitifs, les consignes de vote ou les désistements, la projection est prématurée. Et pourtant l’image reste à l’esprit : celle d’une France divisée, repliée sur elle-même, apeurée, xénophobe et faisant peu de cas de la vérité.

Dans une campagne où les phrases qui résonnent comme des slogans sont plus importants que les faits, le RN ne s’est embarrassé d’aucune véracité. L’Europe fait face à une «submersion migratoire», selon les mots de Jordan Bardella, dans un entretien à CNews, le 20 mai dernier. Pourtant, comme le rappelle Alternatives Économiques, seulement 300 000 personnes sur une population de 448 millions d’habitants sont entrées sans titre de séjour en Europe, selon les chiffres de l’agence Frontex en 2023. Les discours de l’extrême-droite martèlent l’idée que nous n’aurions jamais été autant en insécurité. Ce n’est pas ce que démontre les études comme celle menée par l’Observatoire scientifique du crime et de la justice. Le nombre d’homicides, par exemple, est plus faible que dans les années 1980. Le RN crée des peurs qui n’existent pas et tord la réalité pour valider son programme.

Un gouvernement a les moyens de mettre la vérité à bas, réécrire l’histoire et faire du citoyen manipulé, un simple pantin. Le terrain est prêt. Les médias Bolloré, CNews, Paris Match, Europe 1 ou encore C8, le JDD ont servi de marche-pied au RN en influençant les thèmes de campagne.  

Être indépendant de tout pouvoir n’a jamais été aussi crucial. Les journalistes ont un simple devoir : effectuer leur travail en s’appuyant sur les faits, recouper, porter le contradictoire… Des évidences. Mais à l’heure où les opinions des éditorialistes prennent le pas sur le travail journalistique, il est bon de le répéter.

La remise en question des journalistes, et de nous-mêmes à Mediavivant, est urgente. Nous avons toutes et tous, en tant que journalistes, une responsabilité dans le peu de confiance des Français envers les médias. C’est de cette rupture que sont nés les monstres. Les empires médiatiques ont pu s’installer sans créer d’émoi. Les opinions se sont tranquillement installées sur nos écrans et nos ondes sans heurter les esprits.

L’article 2 des statuts de Mediavivant rappelle son objectif : « renouer le lien entre la société et le journalisme » et « permettre à un large public d’accéder à l’information ». Le défi n’a jamais été aussi difficile et nécessaire à la fois.

Jean-Baptiste Mouttet, directeur de publication


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