JO 2024 à Marseille

« On nous a obligés à quitter notre petit coin de plage »

À Marseille, Les Nageurs du Prado sont mobilisés pour que les plages restent accessibles pendant les épreuves de voile. Entretien avec la trésorière de l’association, Lydia Valentini, interviewée par une douzaine de jeunes.

Publié le 24 Avr 2024

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Dernière mise à jour le  24 Avr 2024  à  16h17.

Portrait de Lydia Valentini, trésorière de l'association Les Nageurs du Prado réalisé lors d'un atelier d'éducation aux médias. 24 avril 2024, Marseille. Crédit : Abdoulaziz, 11 ans.
Portrait de Lydia Valentini, trésorière de l'association Les Nageurs du Prado réalisé lors d'un atelier d'éducation aux médias. 24 avril 2024, Marseille. Crédit : Abdoulaziz, 11 ans.

Si Marseille accueille les Jeux olympiques à bras ouverts pour les épreuves de voile et de football, quelques voix dissonantes se font entendre. C’était le cas à l’occasion du carnaval contestataire de La Plaine autour de « La Flemme olympique », mi-mars. Depuis deux ans déjà, Les Nageurs du Prado se battent de leur côté pour que l’accès aux plages du sud de la ville soit toujours possible autour du site olympique. Une douzaine de jeunes, âgés de 9 à 14 ans, ont interviewé Lydia Valentini, trésorière de l’association, lors d’un atelier d’éducation populaire aux médias organisé le 24 avril avec Mediavivant, à la bibliothèque départementale.

Coulisses de l'interview de Lydia Valentini, trésorière de l'association les Nageurs du Prado. 24 avril 2024, Marseille. Crédit : Cathy/Salle d'Actualité
Coulisses de l’interview de Lydia Valentini, trésorière de l’association les Nageurs du Prado. 24 avril 2024, Marseille. Crédit : Cathy/Salle d’Actualité

Pourquoi votre association est contre l’organisation des Jeux olympiques à Marseille ?

Les Nageurs du Prado ne sont pas contre les Jeux olympiques à Marseille, mais on veut que ça se passe le mieux possible. On a donc des interrogations sur leurs conséquences.

Douze mille sportifs, avec leurs équipes, sont attendus à Marseille. Toutes ces personnes vont vouloir se baigner. Mais il faut aussi que les Marseillais puissent le faire. Les Jeux olympiques ne vont durer que douze jours, mais il y a des changements depuis 2023. On nous a obligés à quitter notre petit coin de plage, à Prado Nord, pour permettre l’entraînement des athlètes. 

Une plage doit être propre, sécurisée et à disposition de tout le monde. Et elle doit rester publique. On a l’exemple des festivals sur les plages du Prado. Quand il y a le Delta festival, on doit laisser la plage pendant un mois. Quand on la retrouve, elle est dégueulasse parce que le nettoyage est fait avec une tractopelle qui renvoie tout dans la mer, les verres ou les mégots de cigarette. On est aussi contre les constructions privées et on est inquiet avec la nouvelle marina.

Que réclamez-vous ?

On demande des plages sécurisées, des plages publiques et propres, mais aussi des piscines publiques, pas comme des projets privés comme celui prévu à Luminy. On veut aussi que la digue du large soit de nouveau accessible pour les Marseillais. On souhaite que la natation soit valorisée et que soit restitué aux Marseillais ce qui leur appartient.

Qu’allez-vous faire comme action ?

Des actions, on en a déjà faites. On a aussi envoyé des courriers à la mairie, à la ministre des sports, aux organisateurs des Jeux olympiques. On va aller plus loin, avec des actions pendant les JO. Le 8 mai, à l’occasion de l’arrivée de la flamme olympique, on va faire une distribution de flyers par exemple. Mais je ne peux tout vous dévoiler ! Auparavant, on a pris à l’abordage la digue du large déguisés en pirates.

Est-ce que vous avez été entendus par les organisateurs des Jeux olympiques ou le maire de Marseille ?

Les organisateurs des JO sont très puissants et ont tous les pouvoirs. Ils veulent réussir les JO. On a été entendus par le maire ou ses adjoints. En 2023, la ville a fait un effort pour que l’on puisse continuer à se baigner sur notre plage alors que des athlètes venaient s’entraîner.


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