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Indépendant, comment Mediavivant finance une enquête sur scène?

Mediavivant s’est donné pour défi de rendre l’information indépendante accessible à toutes et tous. Un principe qui mise sur la solidarité.

Publié le 9 Avr 2024

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Dernière mise à jour le  16 Avr 2024  à  19h22.

Enquête sur scène de Mediavivant. Crédit: Emilio Guzman
Enquête sur scène de Mediavivant. Crédit: Emilio Guzman

Nous avons tous le droit à une information de qualité. Face à l’éditorialisation croissante des contenus médiatiques, qui met en avant l’opinion au détriment des faits, nous avons choisi un modèle coûteux pour prendre le temps de raconter, analyser, révéler.

Le coût d'une enquête sur scène. Crédit: Médiavivant
Le coût d’une enquête sur scène à Mediavivant en 2024. Crédit : DR

En 2024, les quinze enquêtes sur scène de Mediavivant coûteront 120 000 euros. Près de la moitié de cette somme est investie dans la rédaction : la petite équipe de deux journalistes et les pigistes. Nous voulons donner le temps à chacun(e) d’enquêter. Pour une enquête sur scène, un(e) journaliste rémunéré(e) à la pige est payé(e) entre 1 100 et 1 400 euros, selon le nombre d’articles fournis. Quand le barème conventionnel de la pige atteint péniblement les 67 euros le feuillet concernant la presse quotidienne nationale, c’est bien. Pour nous, ce n’est encore pas assez. 

Nous avons inventé un nouveau support médiatique pour nous adresser au plus grand nombre et renouer la confiance dans l’information. Nos frais ne sont pas ceux d’un média classique. Une comédienne suit les journalistes pour les aider à franchir le pas et s’adresser su scène à un public. Un régisseur gère la lumière et le son aux représentations. Plus de 6% de nos coûts sont donc dédiés à la mise en scène. 

Une enquête sur scène doit pouvoir se partager. Vous pouvez la retrouver sous forme de vidéo grâce au travail d’un monteur, de trois caméramans, et sous forme audio grâce au mixage d’une podcasteuse. Plus de 25 000 euros sont dépensés pour que nos articles arrivent dans vos écouteurs et sur vos écrans. 

Même concernant la communication, Mediavivant a décidé de ne pas faire comme les autres. Nous ne nous cantonnons pas aux réseaux sociaux (X, Threads, Instagram, Facebook, TikTok), nous allons à votre rencontre pour annonce les prochains événements en distribuant des flyers, en collant des affiches. Derrière chacune d’entre elles, il y a un illustrateur ou une illustratrice qui attend patiemment le script pour dégainer ses pinceaux. La communication et la diffusion, dont le développement du site, représentent 20% du budget des enquêtes sur scène. 

Le financement d'une enquête sur scène. Crédit: Mediavivant
Le financement d’une enquête sur scène à Mediavivant en 2024. Crédit : DR

Mediavivant n’a pas d’actionnaire, ni de publicité sur son site. Notre choix est celui de l’indépendance. Et pourtant, celui qui ne peut pas payer a accès à tous nos contenus. Cette accessibilité a un coût mais ne devrait pas avoir de prix. Le prix d’entrée aux représentations est libre. Les lecteurs et lectrices de notre site peuvent nous soutenir par le don. Le principe est simple dans tous les cas : ceux ou celles qui en ont les moyens permettent à ceux qui n’en ont pas de s’informer aussi.

Les entrées et la buvette – tenues par notre équipe de bénévoles – financent 15% des enquêtes sur scène. Les dons, 25%. Des médias, comme Libération, des organisations dont nous partageons les valeurs, comme La Ligue de l’enseignement, sollicitent notre expertise pour monter des enquêtes sur scène. Ces prestations, qui représentent 21,5% des entrées d’argent, sont réinvesties dans la rédaction. 

Nous ne dépendons pas des aides, notamment des aides à la presse, mais elles représentent 38% du budget des enquêtes. Cette part, il ne tient qu’à vous de la faire diminuer. 

En donnant plus de 10 euros lors de nos représentations, en commandant à manger, à boire, ou en cliquant sur le bouton “je vous soutiens”, vous participez à notre indépendance, vous défendez une juste rémunération des pigistes et encouragez un modèle de presse qui croit en la créativité sans interdit.  

Jean-Baptiste Mouttet et Alix de Crécy


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